La Provence, riche de son histoire millénaire, a vu se succéder des influences culturelles multiples : celtes, grecques, romaines et chrétiennes, pour ne citer que les plus notoires. Plusieurs fêtes provençales trouvent ainsi leurs origines dans des célébrations païennes bien antérieures à l’arrivée du christianisme. Ces festivités suivaient souvent le rythme de la nature, les saisons, les récoltes, ou encore les cycles lunaires.
Héritages païens et culte des saisons
Avant même l'implantation du christianisme en Provence, nombre de rites célébraient la fécondité, les moissons ou les solstices. Par exemple, les feux de la Saint-Jean, aujourd'hui associés à un saint chrétien, remontent en réalité aux cultes solaires pratiqués par les Celtes. Ces feux symbolisent la lumière victorieuse au cœur des ténèbres et marquaient le début de l’été.
Plus tard, les Romains, grands organisateurs de fêtes, ont imposé leurs propres traditions tout en intégrant celles des peuples locaux. Le Carnaval, aujourd'hui très ancré dans la région, a des racines dans les , fêtes romaines antiques liées à la purification et à la fertilité.
L’influence du christianisme
Avec l'implantation du christianisme à partir du IVe siècle, ces fêtes d'origine païenne ont été progressivement récupérées et "christianisées". La religion chrétienne souhaitait en effet intégrer ces célébrations populaires à son calendrier liturgique afin de mieux ancrer sa présence dans la population. Ainsi, la Fête de la Nativité (Noël) recouvre en partie des rites liés au solstice d'hiver.
Quant à la Fête des Rois (l’Épiphanie), célébrée avec la fameuse galette ou les couronnes, elle est devenue un moment fort du patrimoine provencal, en particulier à travers des traditions comme la Pastorale. Cette pièce théâtrale, jouée en patois provençal, raconte la naissance du Christ à travers des personnages typiques de la région, tel que le fameux Ravi, symbole de l’émerveillement naïf.