Printemps : de mars à mai – la nature explose, l’affluence reste faible
Dès la fin mars, la Provence se réveille. Amandiers en fleurs, coquelicots qui pointent dans les champs, villages moins animés mais sans files d’attente au marché… C’est la période idéale pour :
- Explorer les ocres du Luberon sous une lumière douce, loin du gros de la saison touristique.
- Marcher dans les Calanques entre Marseille et Cassis : le massif n'est généralement pas encore restreint (fermeture possible à partir de juin en cas de sécheresse), on évite la foule et la chaleur excessive.
- Découvrir les Alpilles ou la Sainte-Victoire, où la garrigue commence à embaumer le thym sauvage et la lavande papillon.
- Profiter des marchés provençaux authentiques, notamment à Saint-Rémy-de-Provence ou à Apt, avec de vrais produits locaux (asperges, fraises de Carpentras dès avril).
Avantage : températures idéales pour randonner (18-25°C), et prix d’hébergements plus doux (jusqu'à -35% par rapport à août selon l’Insee, 2023).
Anecdote : chaque année, la Fête de la Transhumance à Saint-Rémy-de-Provence en mai attire les amateurs de traditions rurales, avec des centaines de moutons dans les rues ; expérience unique loin des clichés touristiques (La Provence).
Été : juin à août – lavande, soleil et foule
C’est le jackpot pour les amateurs de champs de lavande, mais aussi la période la plus saturée. Les incontournables :
- Plateaux de Valensole et du Pays de Sault : la lavande proprement dite fleurit de mi-juin à mi-juillet sur le plateau de Valensole, jusqu'à début août à Sault (source : Association des Producteurs du Plateau de Valensole).
- Champs de tournesols, visibles dans le Vaucluse et les Bouches-du-Rhône de fin juin à début août.
- Calanques, mais attention : risques incendie, restrictions d’accès, surfréquentation – près de 250 000 visiteurs comptabilisés l’été 2023 rien que sur l'accès à Sugiton (source : Parc National des Calanques).
- Fêtes locales et marchés nocturnes, notamment en Camargue et sur la Côte d’Azur.
Inconvénients : la chaleur parfois caniculaire, l’afflux touristique (surtout du 15 juillet au 20 août). Accès aux massifs forestiers fréquemment réglementés (arrêtés préfectoraux affichés chaque jour, consulter Préfecture Bouches-du-Rhône).
Astuce : pour photographier la lavande sans la masse de touristes, privilégier l’aube, surtout le week-end. À noter : certains producteurs ouvrent leurs distilleries quand la récolte bat son plein – une occasion rare d’assister à la transformation de la lavande directement sur place.
Automne : septembre à novembre – couleurs flamboyantes, calme retrouvé
À partir de la mi-septembre, la Provence change de décor. La fréquentation touristique baisse brusquement ; la nature, elle, offre son plus beau spectacle, surtout dans l’arrière-pays :
- L’arrière-pays du Luberon et des Alpilles se pare de tons rouges, bruns et dorés, avec des vendanges en effervescence (52 000 hectares de vignes en Vaucluse, source : Chambre d’Agriculture 84).
- La météo reste agréable, surtout en septembre et octobre (20-26°C), avec des lumières rasantes idéales pour les amateurs de photo.
- Les festivals du goût et des terroirs (Truffe à Richerenches, Châtaigne à Collobrières) ponctuent la saison.
- Les sentiers de randonnée du Verdon ou du massif de l’Estérel deviennent praticables sans la pression du soleil.
Attention cependant aux épisodes cévenols (surtout vers les Cévennes et le pied du Ventoux) qui peuvent rendre certains sentiers dangereux temporairement. Se tenir informé auprès des offices de tourisme ou des sites de météo locaux.
Anecdote : à Salon-de-Provence en septembre, les amandiers laissent tomber des broussailles de fruits alors que les oliviers se préparent à la récolte tardive. C’est la période idéale pour déguster les premières huiles AOC.
Hiver : décembre à février – l’autre visage de la Provence
On croit souvent la Provence endormie. Pourtant, l’hiver réserve des découvertes inattendues :
- Calanques entre Marseille et La Ciotat : désertes, accessibles et sublimes au lever de soleil ; baignades pour les plus téméraires (eau à 13°C en janvier en baie de Cassis, selon SHOM).
- Villages perchés (Gordes, Les Baux-de-Provence…) baignent dans une lumière pure, sans le flot de visiteurs. Idéal pour les amateurs de photo urbaine.
- Marchés de Noël provençaux (Aix, Avignon, Aubagne) : santons, produits du terroir, traditions préservées.
- Randonnées dans le massif de la Sainte-Baume recouvert de givre.
Bonus : hébergements à des tarifs imbattables et restaurants plus disponibles. Attention au mistral, très fréquent (jusqu’à 100 jours/an à Orange et Carpentras – source : Météo France), qui peut rendre la température ressentie glaciale.
Anecdote : le célèbre peintre Paul Cézanne n’a jamais caché sa préférence pour travailler la lumière d’hiver sur la Sainte-Victoire, qu’il considérait “plus vraie, plus posée”.