Évasion en Provence : les paysages naturels à ne pas manquer

2 juin 2025

Le parc naturel régional du Verdon : vertigineux et rafraîchissant

Impossible d’évoquer les paysages provençaux sans céder au vertige du Verdon. Situé à cheval sur le Var et les Alpes-de-Haute-Provence, ce parc naturel régional, créé en 1997, s’étend sur plus de 180 000 hectares autour des célèbres Gorges du Verdon. Avec ses 700 mètres de profondeur par endroits, le canyon est le plus grand d’Europe (source : Parc du Verdon). Les eaux turquoise du Verdon contrastent ici avec les barres calcaires, offrant un panorama à couper le souffle sur la route des crêtes.

  • Randonnée et escalade : plus de 1 000 voies d’escalade répertoriées dans la région et une vingtaine de sentiers balisés adaptés à tous les niveaux.
  • Kayak et rafting : les descentes en eau vive comptent parmi les plus impressionnantes de France (attention à la réglementation et à la préservation du site).
  • Lac de Sainte-Croix : parfait pour les sports nautiques en famille, avec en prime des plages moins fréquentées en dehors de l’été.

Le Verdon, c’est aussi des villages perchés comme Moustiers-Sainte-Marie ou Aiguines et une biodiversité remarquable : aigles royaux, chauves-souris, et 1 800 espèces végétales répertoriées, soit 40 % de la flore française (!).

Randonnées et mystères du massif des Alpilles

À une vingtaine de kilomètres d’Avignon, le massif des Alpilles conjugue falaises blanches, pinèdes et oliveraies ancestrales. Inscrit au sein d’un parc naturel régional depuis 2007, il s’étale sur 50 000 hectares et possède certains des sentiers les plus emblématiques du sud de la France.

  • Le sommet des Opies (498 m, point culminant) : panorama sur la Crau, la Camargue et parfois, par temps clair, jusqu’au Mont Ventoux.
  • La « balade Van Gogh » à Saint-Rémy-de-Provence : sur les traces du peintre, à travers paysages immortalisés depuis sa chambre à l’asile de Saint-Paul-de-Mausole.
  • Secrets des Alpilles : d’antiques moulins et cabanes de charbonniers témoignent d’un passé rural intense. En été, attention au risque incendie : certains sentiers ferment temporairement, consulter l’appli « MyProvence » pour les accès.

La faune des Alpilles surprend : on y croise périodiquement des aigles de Bonelli (chiffre rare en France, environ 35 couples nicheurs recensés, source : LPO).

Les Écrins, un cœur de haute montagne provençale

Principalement connu pour ses reliefs alpins, le parc national des Écrins déborde pourtant sur la Provence, du côté du Briançonnais. Avec plus de 150 sommets dépassant 3 000 m et la faune emblématique des hauts massifs (bouquetins, chamois, aigles), il joue à fond la carte « montagne sauvage » (source : Parc national des Écrins).

  • Vallée de la Clarée : villages préservés, lacs glaciaires, prairies alpines et torrents impressionnants.
  • Randonnées au départ de Vallouise ou du Pré de Madame Carle : accès au Glacier Blanc, spot d’exception observation des marmottes (notamment au printemps).

L’été, la fréquentation reste raisonnable par rapport aux Alpes du Nord. Pour les botanistes, le coin est un paradis avec 2 500 espèces de plantes, dont plus de 70 endémiques !

Les champs de lavande de Valensole : contempler sans abîmer

Impossible de passer à côté du plateau de Valensole en juin-juillet, au moment de la floraison de la lavande. Près de 8 000 hectares sont dédiés à cette culture (source : Office de tourisme Valensole). Mais l’afflux de visiteurs menace parfois les exploitations : piétinement des plants, stationnements anarchiques, déchets…

  • Gestes responsables : ne pas pénétrer dans les champs (emprunter uniquement les chemins balisés) ; photographier en restant en bordure (de nombreux spots panoramiques existent, notamment le long de la D6 et de la D8).
  • Préférer l’aube ou le coucher du soleil pour éviter la foule et profiter d’une lumière idéale.
  • Privilégier des visites guidées ou des rencontres avec des producteurs engagés dans le label « lavande durable ».

Infos utiles : la lavande lavandin, plus résistante, représente 90 % des cultures du plateau. La récolte débute mi-juillet, et les champs sont « rasés » en août, ne tardez pas !

De Cassis à Marseille : perles et grottes marine des calanques

Le Parc national des Calanques, premier parc péri-urbain d’Europe (créé en 2012, 52 000 hectares terrestres et marins), est un labyrinthe minéral unique. Entre Cassis et Marseille, les calanques de Port-Miou, d’En-Vau, de Sugiton ou Morgiou attirent chaque année près de 3 millions de visiteurs (source : Parc national des Calanques)."

  • Cassis – En-Vau: la randonnée star (environ 2 h aller / retour depuis Port-Miou) : à l’arrivée, eaux turquoise, falaises immenses et pins accrochés à la roche.
  • Sugiton (accessible depuis le campus de Luminy, Marseille) : moins fréquentée en semaine, vue imprenable depuis le belvédère.
  • Balade en kayak de mer entre Figuerolles et Méjean : croiser des cormorans huppés, explorer des grottes (sorties organisées par les guides locaux).

L’été, l’accès pédestre est régulé pour protéger la végétation (appli « Mes Calanques », réservation obligatoire parfois).

Les plus beaux couchers de soleil en Provence : où s’installer ?

  • Notre-Dame de la Garde à Marseille : vue à 360° sur Marseille, l’archipel du Frioul, la Méditerranée.
  • Pont d’Avignon ou les Remparts : le Rhône se teinte de pourpre, le Ventoux en toile de fond.
  • Rocher des Doms à Avignon : panoramique sur le Palais des Papes et les Alpilles par temps clair.
  • Plateau de Valensole : s’installer à l’Est pour photographier les lavandes sous le soleil descendant, ambiance irréelle.
  • Crête de la Sainte-Victoire : jeux d’ombre sur la montagne, Aix-en-Provence illuminée à distance.

Camargue : un écosystème sans équivalent en Europe

Un delta, trois fois la surface de Paris (150 000 ha), entre les bras du Rhône et la Méditerranée : c’est la Camargue. Ce site Ramsar (zone humide d’importance internationale, reconnue depuis 1986) concentre plus de 400 espèces d’oiseaux, dont 10 000 flamants roses qui y nichent chaque année (source : Tour du Valat). Un tiers de la production française de riz vient de Camargue, et le taureau de Camargue – AOP depuis 1996 – fait partie de l’équilibre agro-écologique local.

  • Observation ornithologique exceptionnelle : étangs du Fangassier, Marais du Vigueirat, Parc ornithologique du Pont de Gau.
  • Manades traditionnelles : découvrir le cheval de Camargue (race indigène), et la course camarguaise, une tradition locale classée au patrimoine immatériel.
  • Végétation rare : salicornes, fleur de sel, roselières…

La Camargue est menacée par la montée des eaux et la salinisation de ses terres ; initiatives citoyennes et scientifiques (Life+ ENVOLL) y expérimentent de nouvelles pratiques pour préserver cet équilibre fragile.

Lacs et rivières provençales pour une pause fraîcheur estivale

  • Lac d'Esparron et Lac de Sainte-Croix : eaux limpides, criques accessibles à la nage ou en paddle.
  • Rivière du Loup côté Alpes-Maritimes : parcours canyoning célèbre (attention, règlementation estivale pour la protection des espèces et pour limiter la fréquentation, source : Syndicat Mixte Var Verdon).
  • Lac de Serre-Ponçon (Hautes-Alpes) : 3 000 hectares, plus grand lac artificiel de France métropolitaine, base nautique très dynamique.
  • Lac de Peyrolles (Bouches-du-Rhône) : surveillance estivale, espace familial.
  • Les rivières Buèges, Toulourenc, et Sorgue à Fontaine-de-Vaucluse pour les baignades dites « sauvages », attention au respect des lieux : la surfréquentation menace la qualité de l’eau.

Sainte-Victoire, la montagne aux mille visages

Massif calcaire culminant à 1 011 mètres, la Sainte-Victoire surplombe Aix-en-Provence. Elle doit sa renommée mondiale à Cézanne, qui l’a peinte près de 80 fois au fil des saisons. Classée Grand Site de France, elle attire aujourd’hui plus d’1 million de visiteurs par an (source : Département des Bouches-du-Rhône).

  • Escalade et sentiers balisés : du sentier des Venturiers aux crêtes via le Prieuré, chaque parcours offre des panoramas d’exception.
  • Géologie remarquable : failles, grottes préhistoriques au pied du versant sud (abri du Téméraire).
  • Symbolique ancienne : montagne sacrée depuis l’Antiquité, elle servait de repère aux voyageurs et pèlerins. Aujourd'hui encore, elle cristallise l’identité provençale.

Faune sauvage et observations dans les parcs naturels

  • Camargue : observation de flamants, oiseaux migrateurs, taureaux, chevaux semi-sauvages.
  • Verdon, Luberon, Alpilles : cerfs, chevreuils, sangliers mais aussi, avec beaucoup de patience, le rare aigle de Bonelli.
  • Gorges de la Nesque (Vaucluse) : chauves-souris, faucons pèlerins, circaètes Jean-le-Blanc.
  • Guides-naturalistes disponibles dans la plupart des offices de tourisme : sorties d’observation, sensibilisation à la biodiversité locale.

Quand profiter au mieux des paysages provençaux ?

  • Printemps (fin mars à juin) : verdure, cascade, lavandes en fleurs sur les premiers plateaux dès la mi-juin, faune active. Moins de touristes, climat doux.
  • Été : lumière extraordinaire, contrastes saisissants, mais afflux sur les spots majeurs (calanques, Verdon, lavandes) et restrictions fréquentes pour la prévention des incendies.
  • Automne: vignes flamboyantes, pins d’Alep dorés, balades en Camargue et sur le littoral plus tranquilles.
  • Hiver: neige sur la Sainte-Victoire, tranquillité sur les sentiers du Luberon ou de la Sainte-Baume, opportunité pour observer mouflons ou sangliers.

Les gorges du Toulourenc : la randonnée de l’été

Situées à la frontière des départements de la Drôme et du Vaucluse, les gorges du Toulourenc offrent une expérience à part : marcher dans le lit de la rivière, entre falaises et petits rapides (randonnée aquatique de 3 à 4 km environ).

  • Température de l’eau : rarement au-dessus de 17 °C, même en août, rafraîchissement garanti.
  • Affluence : privilégier la matinée ou le soir, car le site est de plus en plus connu ; attention au stationnement en aval.
  • Sensibilisation : respecter la faune aquatique (truites, cistudes), ne laisser aucun plastique ou détritus.

Panorama d’un territoire préservé… mais fragile

Explorer les paysages naturels de Provence, c’est toucher à une mosaïque d’écosystèmes exceptionnellement riches : falaises, forêts, zones humides, montagnes et littoral. Mais la fréquentation croissante, la sécheresse et la pression urbaine imposent de nouvelles règles du jeu. La clé reste la découverte respectueuse, informée, engagée : c’est ainsi que ces panoramas, mille fois photographiés, continueront à inspirer, émerveiller… et questionner sur notre façon d’habiter la région. La Provence s’offre aux curieux qui savent prendre le temps de l’écouter… pas seulement de la traverser.

Pour aller plus loin : consulter les sites officiels des parcs naturels régionaux et nationaux (Verdon, Écrins, Alpilles, Luberon, Parc national des Calanques, Tour du Valat pour la Camargue), la LPO pour l’observation ornithologique, et la base INPN (Inventaire National du Patrimoine Naturel) pour un aperçu précis de la faune et la flore locales.

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