Impossible d’évoquer les baignades en eau douce provençales sans citer le lac de Sainte-Croix. C’est le plus vaste plan d’eau artificiel du sud de la France, créé en 1973 lors de la construction du barrage sur le Verdon. Avec ses 22 km et 14 km de long (www.lacsaintecroix.com), il offre de véritables plages de sable et de galets, des criques propices à la détente, et bénéficie d’une eau exceptionnellement claire.
Moins fréquenté, mais tout aussi spectaculaire, le lac d’Esparron surprend par sa couleur vert émeraude et ses calanques dignes d’un petit fjord. Ici, le dépaysement est total. L’absence de route autour du lac garantit une ambiance paisible, loin de la sur-fréquentation.
À la croisée de deux départements, le lac de Serre-Ponçon s’impose comme un des plus grands lacs artificiels d’Europe occidentale (28 km). Il marque la transition entre Provence et montagne, avec ses plages de sable, ses criques, des eaux pouvant atteindre 23°C en été (source).
Lac de Sainte-Croix : le grand classique du Verdon
Lac d’Esparron : le joyau sauvage
Lac de Serre-Ponçon : entre Hautes-Alpes et Alpes-de-Haute-Provence
La Sorgue, avec ses 14°C de température constante à l’année – même sous 40°C dehors ! – est une des valeurs sûres pour un bain revigorant. Alimentée par la célèbre source de Fontaine-de-Vaucluse, elle file à travers Isle-sur-la-Sorgue, Lagnes et jusqu’au Luberon.
Le Toulourenc, petit cours d’eau discret né dans la Drôme, prend son temps au pied du Ventoux. Les Provençaux viennent s’y balader, marcher dans l’eau jusqu’aux chevilles, se baigner dans des vasques naturelles ou pique-niquer au frais.
Moins connus du grand public, les gorges du Loup serpentent entre cascades, bassins bleus et falaises impressionnantes. Le site attire les amateurs de canyoning, mais aux beaux jours, quelques larges vasques se prêtent parfaitement à la baignade.
La Sorgue : fraîcheur garantie et eaux translucides
Gorges du Toulourenc : nature brute au pied du Mont Ventoux
Les gorges du Loup : canyoning et baignade près de Grasse
Pour ceux qui veulent éviter les foules ou recherchent un accès facilité, certains plans d’eau aménagés offrent surveillance, jeux pour enfants et plages entretenues. Le plan d’eau d’Ardène, à Apt, fait figure de modèle.
Les deux sites sont adaptés aux familles, avec une eau plus tempérée que les rivières, mais souvent un peu plus chargée lors d’affluence.
Plan d’eau d’Ardène : l’option sécurisée dans le Vaucluse
Étangs de la Bonde et de Peyrolles : les repères du Luberon et de la Sainte-Victoire
Pour les amateurs de fraîcheur ultime, l’Ubaye et ses affluents offrent des trésors. Entre 1200 et 1600 mètres, le Val d’Allos abrite plusieurs petites retenues et vasques creusées dans la roche, accessibles après une marche énergique. Ici, on se baigne face aux sommets, dans une eau très pure, rarement au-dessus de 16°C même en plein été.
La Siagne coule entre villages perchés, falaises et forêts méditerranéennes. À Montauroux ou Saint-Cézaire, quelques plages naturelles peu connues permettent de se rafraîchir, loin de la foule de la Côte d’Azur. L’eau, d’excellente qualité, y est souvent bordée de saules et de peupliers, idéale pour une parenthèse sauvage.
Les Vasques de Val d’Allos : baignade d’altitude
La Siagne : entre Var et Alpes-Maritimes, une oasis cachée
Rivière Argens et lacs de Carcès : le Var en version nature
Plonger dans un lac de montagne, nager dans une rivière translucide, pique-niquer au bord d’une crique intime : ces expériences forgent un autre rapport à la Provence, loin des clichés touristiques. En s’éloignant des foules maritimes, on redécouvre la diversité des paysages, la fraîcheur insoupçonnée du maquis et la nécessité de préserver des espaces fragiles, trop souvent oubliés. Ces coins d’eau douce ne sont pas seulement des refuges contre la chaleur : ils racontent une histoire, celle d’une région qui conjugue nature, mémoire et hospitalité, et nous rappellent, été après été, la force vitale de l’eau.
Alors que le tourisme de pleine nature progresse (hausse de 12% des nuitées en zone rurale provençale en 2023 selon l’INSEE), l’appel de ces lacs et rivières n’a jamais été aussi fort. Mais ce privilège, il faudra continuer de le mériter – par le respect, la vigilance, et l’attachement à une Provence plus authentique.