Explorer les calanques entre Cassis et Marseille : les randonnées à ne pas manquer

19 juin 2025

Pourquoi les calanques fascinent autant ?

La réputation des calanques s’est forgée sur un triple atout :

  • Leur accessibilité : à moins de 30 minutes du centre de Marseille ou de Cassis, on bascule instantanément dans un décor quasi-inaltéré.
  • Leur diversité : du massif de Sugiton à l’austère Devenson, chaque calanque a son identité.
  • Leur histoire : occupées depuis l’Antiquité (on y a retrouvé des vestiges grecs et romains, source : Archéologie en Provence), elles ont servi de repaires pour les pêcheurs et contrebandiers. Aujourd’hui, ce sont les randonneurs, grimpeurs et baigneurs qui s’y croisent.

Classées Parc national depuis 2012, les calanques occupent plus de 8 500 hectares terrestres et 43 500 hectares en zone marine (Parc national des Calanques). L’accès est donc très réglementé, en particulier l’été.

Top 5 des balades incontournables dans les calanques entre Cassis et Marseille

Pas besoin d’être sportif de haut niveau pour profiter. Voici les randonnées phares, chacune avec ses spécificités.

1. Calanque d’En-Vau : l’émeraude cachée

  • Départ : parking de la Presqu’île à Cassis, ou Col de la Gardiole.
  • Durée : 2h30 à 4h (A/R, selon l’itinéraire choisi).
  • Dénivelé : 350 m environ.
  • Particularité : La vue plongeante sur En-Vau du haut de la falaise est l’une des cartes postales de Provence. L’accès via Port Miou et Port Pin permet de varier les points de vue.
  • Anecdote : Considérée comme la calanque la plus photogénique, En-Vau a servi de décor pour plusieurs publicités internationales ; son sable blanc... Mais méfiez-vous, c’est aussi la plus fréquentée l’été (chiffres du Parc : jusqu’à 2 500 visiteurs/jour en juillet-août).

2. Calanque de Sugiton : un paradis accessible

  • Départ : Faculté de Luminy (Marseille 9e, grand parking).
  • Durée : 2h30 (A/R), terrain facile jusqu’au belvédère puis sentier escarpé jusqu’à la calanque.
  • Dénivelé : 280 m.
  • Particularité : Sugiton offre une vue spectaculaire sur la mer et le Torpilleur (îlot emblématique). Très fréquentée par les étudiants marseillais, elle est réputée pour son accès plus aisé.
  • Anecdote : Le belvédère de Sugiton accueille chaque année plus de 100 000 visiteurs (source : Réseau des Grands Sites de France), avec un pic lors des week-ends de mai et juin.

3. Calanque de Morgiou : rencontres entre pêcheurs et randonneurs

  • Départ : Parking des Baumettes - Marseille 9e.
  • Durée : 2h30 à 3h (A/R).
  • Dénivelé : 250 m.
  • Particularité : Morgiou a conservé son petit port et ses cabanons typiques. En semaine hors saison, c’est un autre monde, avec des pêcheurs qui réparent leurs filets et des plongeurs s’enfonçant vers la grotte Cosquer (extraordinaire grotte ornée découverte en 1985, avec près de 500 représentations pariétales datant de 19 000 à 27 000 ans, source : Ministère de la Culture).

4. Calanques de Port-Miou et Port Pin : un duo à la portée de tous

  • Départ : Port de Cassis, accès très direct par la corniche.
  • Durée : 1h30 à 2h (A/R, balade facile).
  • Dénivelé : 100 m.
  • Particularité : Port-Miou, la plus longue (1 500 m), sert de port à voile naturel. 500 bateaux y sont amarrés toute l’année (Cassis.fr). Port Pin, un peu plus loin, est idéale pour un pique-nique familial sur ses dalles lisses – à condition d’arriver tôt.

5. Sentier des Douaniers : du cap Croisette à Callelongue

  • Départ : Quartier des Goudes (Marseille 8e).
  • Durée : Compter 2h pour la section jusqu’à Callelongue (A/R).
  • Dénivelé : Modeste, 120 m, très progressif.
  • Particularité : Ici, l’ambiance est plus sauvage, on croise davantage de pêcheurs que de touristes. Ce sentier retrace l’histoire des douaniers : il servait à surveiller les côtes contre la contrebande sous l’Ancien Régime (source : Archives Municipales de Marseille).

Conseils pratiques pour randonner dans les calanques

  • Respecter la réglementation : De juin à septembre, l’accès aux sentiers est parfois fermé pour cause de risques incendie (code couleur disponible en temps réel sur le site de la préfecture du 13). Ne franchissez jamais les barrières fermées !
  • Prévoir de l’eau et une protection solaire : Les sentiers sont en plein soleil. Comptez au moins 1,5 L/personne.
  • Chaussures adaptées : Pas de baskets lisses ni tongs, les pierres sont souvent glissantes et coupantes (calcaire friable).
  • Horaires : Dès le matin, les calanques sont plus calmes. Si possible, évitez les week-ends estivaux.
  • Navigation et applis : L’IGN Rando ou l’appli du Parc National fournissent des cartes précises et signalent les fermetures en temps réel.

Préserver les calanques : un enjeu quotidien

Le succès écrasant du site a son prix : le piétinement des sentiers, les déchets laissés sur les plages (2,5 tonnes de déchets ramassées lors de l’opération Calanques Propres 2023, source : Clean My Calanques), le dérangement de la faune ou la cueillette illégale de certaines plantes protégées (comme l’Armérie des Sables).

Les gardes du Parc veillent quotidiennement et n’hésitent plus à verbaliser. L’année 2022 a vu une expérimentation de jauge sur la calanque de Sugiton : réservations obligatoires et flux limités à 400 visiteurs/jour en été, contre 2 000 auparavant (source : France Info). Un dispositif en cours d’élargissement.

  • Ramassez vos déchets et ceux que vous croisez, même s’ils ne sont pas à vous.
  • Pas de feu ni de barbecue, même sur la plage ou dans les grottes.
  • Respectez la signalisation et ne sortez jamais des sentiers balisés : la flore met parfois 30 ans à se reconstituer après un passage répété.
  • La baignade, le paddle et le kayak sont autorisés mais les moteurs sont proscrits dans de nombreuses calanques (voir carte du Parc).

Combien de temps prévoir pour une sortie et comment optimiser son itinéraire ?

  • Pour les familles : Port-Miou et Port Pin, ou encore le sentier vers Sugiton jusqu’au belvédère (accessible poussette tout terrain sur la première section).
  • Pour les sportifs : l’enchaînement Morgiou/Sormiou ou une traversée intégrale Cassis-Marseille sur plusieurs jours (35 km, environ 11h de marche effective – à planifier avec bivouac interdit).
  • Pour les contemplatifs : privilégiez l’automne et le printemps (températures douces, floraison spectaculaire de griffes de sorcière et de genêts entre fin mars et début mai).

Les pièges à éviter (et les infos qui changent tout)

  • Le parking à Cassis : très vite saturé dès 9h du matin en saison ; privilégiez la navette ou le covoiturage.
  • La météo : les orages d’été peuvent transformer les sentiers en torrents de boue ; toujours vérifier la météo sur Météo-France la veille.
  • Le balisage : les sentiers sont bien marqués, identification par couleurs : rouge (GR), vert, bleu (itinéraires du Parc). Ne jamais improviser hors sentier.
  • L’absence d’eau potable dans TOUTES les calanques : ni fontaine, ni robinet. Prévoyez en conséquence.
  • La cohabitation avec la faune : gardez vos distances avec les goélands leucophées, et ne donnez jamais à manger aux animaux sauvages.

Où aller au-delà des grands classiques ?

Pour sortir du flot des touristes, plusieurs options :

  • Les calanques de l’Oule, l’Eissadon ou le Devenson : plus difficiles d’accès, elles sont réservées aux randonneurs aguerris mais offrent une expérience de sauvage intégrale.
  • L’extrémité est du massif (Cassis - La Fontasse) : très tranquille en semaine, sentiers escarpés mais superbes points de vue.
  • Les balades en soirée ou très tôt le matin : l'été, le lever du soleil sur Sugiton ou l’enfilade Port-Miou-Port Pin en toute quiétude.

Des itinéraires pour tous, mais une vigilance de chaque instant

Les calanques, c’est un espace constamment sous pression, qui résiste tant bien que mal à la fréquentation – près de deux millions de visiteurs par an, selon le Parc. Pour qui cherche à mêler mer, roche et senteurs provençales, le choix est vaste, et la récompense toujours au rendez-vous.

Une visite réussie ? C’est avant tout une sortie bien préparée, respectueuse des usages et du site. L’expérience des calanques ne se résume pas à une photo ou à un bain de mer, mais à l’attention portée au lieu et à ses fragilités. Un patrimoine à transmettre plutôt qu’à consommer.

Des itinéraires confidentiels aux classiques incontournables, chaque randonneur repart avec sa version du mythe marseillais. À chacun d’en découvrir la juste mesure… et d’en préserver la beauté.

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